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Le sexisme médical : le cas de la crise cardiaque

Le saviez-vous ? Le sexisme touche tous les secteurs de notre société, et la médecine ne fait évidemment pas exception. Aujourd'hui, je souhaite donc vous parler du sexisme médical, en prenant un exemple très concret, celui de la crise cardiaque.

Lorsque vous tapez "symptômes crise cardiaque" sur les moteurs de recherche, voilà les informations principales que vous pourrez lire : douleurs à la poitrine, qui peuvent s'étendre au bras, essouflement, pâleur, sueur et faiblesse générale. Voilà les symptômes classiques de l'infarctus.


MAIS, parce qu'il y a un gros mais ! La Fédération française de cardiologie nous informe : "Près de la moitié des femmes de moins de 60 ans victimes d’un infarctus du myocarde n’ont pas ressenti les symptômes classiques."

Le taux de mortalité féminin en ce qui concerne la crise cardiaque est d'ailleurs bien plus élevé que chez les hommes, comme le montre une étude menée par des chercheurs en Allemagne. Le résultat est flagrant : "Mais nous avons été surpris par les données des 365 premiers jours après la crise cardiaque: pendant cette période, les femmes étaient 1,54 fois plus susceptibles de mourir que les hommes."

Des symptômes différents en fonction du sexe


La raison de cette surmortalité féminine est assez simple : les symptômes de la crise cardiaque ne sont pas les mêmes chez les personnes possédant un utérus ! Voici donc un résumé des symptômes féminins, énoncés par le gouvernement du Canada :

  • une fatigue inhabituelle qui s'aggrave lors de l'activité;

  • une difficulté à respirer;

  • des brûlures d'estomac qui ne sont pas soulagées par les antiacides;

  • des nausées et/ou des vomissements qui ne sont pas soulagés par les antiacides;

  • de l'anxiété;

  • une sensation de serrement et de douleur dans la poitrine qui peut s'étendre jusqu'au cou, à la mâchoire et aux épaules;

  • une faiblesse généralisée;

  • un teint plus pâle que d'habitude;

  • des sueurs.

Les douleurs dans l'estomac, la fatigue, les nausées, sont autant de symptômes qu'on ne voit JAMAIS dans les publicités portant sur les risques cardiaques, ni dans les films (d'ailleurs, pubs et filment montrent presque tout le temps des hommes victimes d'infarctus ... comme si les femmes ne pouvaient pas en subir un!). Ce manque de représentation dans les médias joue énormément : les femmes sont beaucoup moins nombreuses à consulter pour des problèmes cardiaques, car elles considèrent plus qu'il s'agit d'un problème de santé plutôt masculin.


Pourquoi ce sexisme médical


D'une part, il est important de rappeler que la féminisation du secteur médical est très récente. Pour rester sur le cas concret de la crise cardiaque, mentionnons qu'en France, seulement 35% des cardiologues hospitalier.e.s sont des femmes, et qu'elles ne sont que 17% dans le libéral. Selon le même article du site Le cardiologue, on peut lire que "sur les 375 spécialistes en chirurgie thoracique et cardiovasculaire, on compte seulement 8 % de femmes".

A cause de ce manque de représentation, les femmes sont, de manière générale, les grandes perdantes de la médecine. La plupart des tests de médicaments sont par exemple fait sur des sujets masculins, sans prendre en compte les différences hormonales qui caractérise les personnes dotées d'un utérus et ceux d'un pénis. Hé oui, ce n'est pas nouveau : encore en 2020, le masculin, c'est le standard. Comme j'ai pu le lire dans cet article suisse : "seules 30% des études cliniques incluent des femmes et environ 80% des études chez l’animal ne portent que sur des mâles".

Enfin, le corps médical manque peut-être lui aussi de discernement concernant les symptômes divers des infarctus : en effet, comme on peut le lire dans un article santé du Figaro, "Seules 21 % des femmes, contre 36 % des hommes, sont prises en charge moins de trois heures après le début de l’attaque". La raison ? On a trop longtemps pensé que les hormones féminines nous protègent des problèmes cardiovasculaires, alors que cela est faux.


Le sexisme médical, une vision androcentrée du monde


Cet exemple de la crise cardiaque nous montre qu'encore aujourd'hui, le masculin est la norme, et qu'il l'emporte sur le féminin (c'est aussi le cas dans la grammaire, dans le monde professionnel, ou dans la rue). Néanmoins, la féminisation du secteur médical est bel et bien réelle : les médecins hommes et femmes sont désormais presque aussi nombreux.


J'ai voulu rédiger cet article pour, d'une part alerter sur les réalités du sexisme médical en France, mais aussi pour informer des symptômes réels et variés des crises cardiaques, loin des clichés des films (un foudroiement dans la poitrine). Partagez cet article afin que nous soyons tous.tes au courant de ces symptômes !

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