top of page

Les hommes vivent moins longtemps que les femmes, une preuve de sexisme ?

En France, l'espérance de vie des femmes était de 85,6 ans en 2019, alors que celle des hommes est de 79,8 ans. Un écart non négligeable dont il est intéressant de se pencher sur les raisons. En effet, la différence d'espérance de vie fait partie des arguments déjà entendus pour contrer le fait que le sexisme envers les femmes existe réellement, en montrant à quel point les hommes souffrent.


Pendant longtemps, les scientifiques ont expliqué que les hormones féminines et en particulier les œstrogènes permettaient de mieux protéger les femmes de maladies, et que même si elles sont plus sujettes à l'ostéoporose ou à l'arthrose, elles sont aussi plus immunisées contre les maladies cardiovasculaires, le diabète et que leur système immunitaire serait plus résistant.

Néanmoins, ces recherches ont aussi été réfutées et il semblerait finalement que la longévité féminine soit un cocktail de divers facteurs. Il y aurait bel et bien une propension naturelle mais aussi une dimension culturelle et sociétale à prendre en compte.


En effet, je pense qu'il est primordial d'appliquer le prisme du genre à cette question : dès l'enfance, on encourage les petits garçons à prendre des risques, à être aventureux, tandis que les petites filles doivent prendre soin d'elles, ne pas se blesser, pour mieux prendre soin des autres.

Ainsi, comme on peut le lire dans cet article publié sur Slate en 2015, les hommes vont moins chez le médecin que les femmes. Les raisons sont multiples, "mais la première est «qu’ils ne font pas de leur santé une priorité», explique Rick Kellerman, président de l’AAFP. «Heureusement 78% des hommes mariés ou vivant en couple reconnaissent que leur conjoint à une influence sur leur décision de se faire soigner».

Les stéréotypes de genre auraient bel et bien leur place, puisque prendre soin de soi, de sa santé (physique ou mentale), peut être perçu comme une marque de faiblesse


De plus, comme l'explique Marie Charrel dans son livre Qui a peur de vieilles, mourir plus tard n'est pas nécessairement une bonne nouvelle pour les femmes. En effet, elles vivent plus longtemps mais sont aussi souvent en couple avec des hommes plus âgés qu'elles : elles vont donc avoir le rôle de soignante et d'accompagnatrice d'hommes malades qui ne gèrent pas leur santé.


Enfin, je vois aussi dans cet argumentaire masculiniste sur l'espérance de vie une autre question sous-jacente, celle de la pénibilité du travail. En effet, là encore à cause des stéréotypes de genre, les métiers les plus durs physiquement sont souvent majoritairement masculins. Quid, cependant, de la difficulté psychologique ? Les métiers du care sont souvent des métiers usants, et il suffit de quelques recherches pour confirmer cela : cet article publié par Santé publique France en 2017 montre que les épisodes dépressifs caractérises sont loin d'être anecdotiques dans la population française, mais surtout, que " les femmes présentaient une prévalence deux fois plus élevée que les hommes (11,4% vs 5,3%)."


Il est grand temps de comprendre que les actions féministes visent à détecter pourquoi

il y a autant de différences entre hommes et femmes et comment le fait de genrer les humains peut avoir des conséquences néfastes, tant pour les hommes que pour les femmes pour le coup !


bottom of page