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Mes lectures féministes de 2020 : critiques et avis

En 2020, confinement oblige (et passion lecture), j'ai beaucoup lu. BEAUCOUP. J'ai orienté presque toutes mes lectures de l'année sur la sexualité, les notions de genre, les combats féministes, le racisme, etc ... Je souhaitais donc vous faire un rapide retour de tous ces ouvrages, afin que vous ayez ici un article de mes références des mois passés :).

  • Corps à coeur coeur à corps de Léa Castor : une BD fascinante, que j'ai lue d'une traite. Les dessins sont colorés et amusants, et surtout, on y suit les témoignages de dizaines d'humains à propos de leurs complexes. Cette lecture est déculpabilisante, décomplexante, et c'est un premier pas pour s'aimer un peu plus chaque jour !

Ce livre fait d'ailleurs partie de ma Box #5 sur le Body Positive, et tu peux la commander juste là !


  • Le vrai sexe de la vraie vie de Cy : il s'agit là aussi d'une BD, tout aussi déculpabilisante que l'ouvrage cité juste avant. Les complexes de nos vies sexuelles sont nombreux, on a souvent l'impression d'être anormal.e, de ne pas faire comme il faut. Ici, on suit les histoires de ces humains qui nous montrent que les moments génants et les loupés sont partie intégrantes de la vie sexuelle, et que c'est ok !


  • Moi les hommes, je les déteste de Pauline Harmange : cet ouvrage qui a fait couler énormément d'encre, je vous en avais déjà parlé en IGTV. Il est d'une sensibilité rare et contre toute attente, il n'est pas un projet politique pour éliminer les hommes. Il n'y a aucune agressivité dans ce livre. Le postulat est simplement le suivant : se défaire des hommes comme groupe social, de leur regard, de leur avis, pour vivre plus sereinement quand on est une personne sexisée.


  • Fille de Camille Laurens : ce roman m'a beaucoup ému. Il suit Laurence, née fille à la fin des années 50, dans un monde où le féminin n'est pas franchement valorisé. On y découvre tous les aspects que revêt le mot "fille" dans notre société, parfois avec humour, parfois avec dureté. Les mots sont justes, le récit est passionnant et bouleversant.


  • Le clitoris, c'est la vie de Julie Azan : il s'agit du premier ouvrage que j'ai décidé d'inclure dans une de mes Fem Box. Et je n'ai pas été déçue, les retours ont été vraiment positifs ! Ce livre est un petit guide de l'histoire du clitoris, cet organe longtemps oublié du corps humain. Il est accessible, historique, sourcé et vraiment chouette à lire comme introduction au sexisme.


  • La dernière fois que j'ai cru mourir c'était il y a longtemps de Clémence Michallon : le premier roman de cette autrice est un ouvrage moderne, ancré dans le 21ème siècle. On vit le quotidien de Veronica, culturiste et créatrice de contenus sur les réseaux sociaux, dont la vie va être chamboulée du jour au lendemain. Sous une plume d'apparence légère et accessible, on découvre une réflexion sur le culte du corps, les complexes, les injonctions, mais aussi une mise en avant de la diversité des genres et des sexualités.

J'avais eu l'honneur d'interviewer Clémence Michallon dans cet article.

  • Une culture du viol à la française de Valérie Rey-Robert : un ouvrage difficile mais qui permet de mettre les mots sur les réalités de la société française à propos du viol. Si vous avez l'impression de ressentir une certaine impunité à propos des violences sexuelles, si vous sentez que les faits ne coïncident pas avec l'image du viol sans toutefois avoir les ressources pour l'exprimer, ce livre est pour vous. L'autrice reprend les diverses études françaises et américaines à propos des agressions sexuelles pour déboulonner un à un les mythes autour de ces actes entre largement tolérés.


  • Bad feminist de Roxane Gay : au début, je n'ai pas du tout accroché avec ce livre. Je ne comprenais absolument pas son but. Chaque chapitre traite d'une expérience de l'autrice, à propos de ses études, du racisme, de la grossophobie, de sa sexualité, etc ... Elle parle également pas mal de séries, de films, et ça en fait un récit amusant, riche et varié. Le seul problème que j'ai finalement rencontré, c'est de ne pas connaître la majorité des références de livres, films et séries auxquelles fait référence l'autrice, qui est américaine. Il y a un vrai décalage culturel et du coup, c'est pour moi le genre de lectures difficile à exporter (mais ce n'est que mon avis, je parle de MON manque de références). Néanmoins, il faut quand même applaudir la finesse d'analyse de Roxane Gay à propos des médias et de la société en général.


  • Féminisme pour les 99% : un plaidoyer politique et militant pour un féminisme anti-raciste, anti-capitaliste et réellement inclusif. Je n'ai pas trouvé cet ouvrage très accessible, j'avais donc pris le temps de vous en parler dans un podcast que je vous conseille d'écouter avant de lire ce livre :).


  • C'est mon corps de Martin Winckler : probablement le seul homme cisgenre que j'ai lu cette année. Martin Winckler est gynécologue, et milite pour que nous ayons accès à l'information sur nos corps. Il souhaite que nous puissions choisir notre contraception librement, la manière dont on souhaite accoucher ou ne pas avoir d'enfant, etc ... Ce livre est une bible à garder avec soi pour tout rendez-vous gynécologique.


  • Commando Culotte de Miron Malle : j'ai adoré cette BD ! Avec en exemple les films et séries que nous sommes nombreux.ses à avoir vu, l'autrice décortique les clichés sexistes qui façonnent encore notre société, le tout avec beaucoup d'humour !

  • Lâchez-nous l'utérus de Fiona Schmidt : un gros f**k à toutes les injonctions faites aux personnes dotées d'un utérus, voilà comment je résumerai ce livre. La plume de Fiona Schmidt est précise tout en étant accessible. Il ne hiérarchise pas les combats entre les femmes et j'ai énormément apprécié cela : plutôt que de diviser, il montre à quel point peu importe nos choix de vie, nous sommes soumises à la domination masculines, aux diktats sociaux et au patriarcat. Et il offre aussi de chouettes pistes pour plus d'adelphité.


  • La querelle des femmes de Eliane Viennot : dont vous pouvez écouter mon résumé et critique dans cet épisode de podcast.


  • La puissance des mères de Fatima Ouassak : ce plaidoyer politique pour une repolitisation des mères des quartiers et cités est un cri du coeur. Fatima Ouassak est politologue et mère de quartier (c'est ainsi qu'elle se définit en introduction du livre). Elle fait état du racisme systémique qui a court en France, toujours en 2021, et propose de se réapproprier le territoire, de remettre au coeur de l'education la transmission culturelle, et de reprendre sa place au sein de l'institution scolaire, pour que les enfants des quartiers ne grandissent ni dans la peur, ni dans la honte.

  • Ainsi soit-elle de Benoîte Groult : paru en 1975, les mots de l'autrice m'ont semblé éminemment modernes. Il s'agit pour moi d'une lecture indispensable en introduction aux combats féministes, et pour les personnes qui se demandent encore à quoi le féminisme peut bien servir. A prendre avec un minimum de recul aussi, puisque le propos de Benoîte Groult est celui d'un féminisme blanc et bourgeois. Néanmoins, il y a énormément d'idées intéressantes à garder.


Voici donc un résumé de mes lectures féministes de 2020 ; j'espère que cette liste pourra vous aider dans vos choix de lectures pour les mois à venir :). Et n'oubliez pas de privilégier les librairies de quartier ou au moins les sites qui paient leurs impôts en France et qui ne précarisent pas l'économie (TMTC de quel site je parle).

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